Victor Simon est Né le 23 janvier 1903 à Bruay-la-Buissière et est mort le 31 décembre 1976 à Arras.
Fils de mineur, Victor Simon obtient son certificat d'études primaires
en 1915 et commence aussitôt à travailler à la mine, à l'âge de 12 ans,
d'abord comme graisseur de berlines. En 1926, il obtient un poste dans
les services de comptabilité des mines, qu'il quitte en 1930 pour tenir
un café-tabacs à Fouquières-lez-Lens.
En 1920, il assiste à une séance spirite qui le marque profondément. Il reçoit un premier message médiumnique qui lui commande de peindre, il a alors 30 ans. Il prend contact avec Augustin LESAGE et commence cette même année la réalisation de sa première toile alors qu'il n'a aucune connaissance en peinture. Victor a nommé cette toile RÉSURRECTION. Elle mesure deux sur quatre mètres.
Mobilisé en 1940, il est fait prisonnier et libéré en avril 1941. Au
sortir de la guerre, en 1946, il occupe le poste de Directeur du bureau
de répartition des beurres pour le Pas-de-Calais, à Arras. Il produit de
nombreuses toiles pendant la guerre, dont la Toile bleue, de 10 m2,
et est nommé Président d’honneur du Cercle de Spiritualisme
Expérimental et Scientifique de Paris en 1947.
La Toile Bleue
La même année, il fonde
le journal Forces Spirituelles dont il restera directeur jusqu'à
sa mort. Il occupe ensuite de nombreuses fonctions en rapport avec le
spiritisme ,
président du Cercle d’Études Psychiques d’Arras en 1949, président de
la Fédération Spiritualiste du Nord et président de la Renaissance
Spirituelle Française en 1951, délégué de l'Union Spirite Française en
1954, vice-président de l'Union Spirite Française en 1957... Pendant
toute cette période, il travaille également comme comptable dans
diverses officines un peu partout en France jusqu'à sa retraite en 1968.
Il revient alors s'installer à Arras où il réalise sa dernière grande
toile, la Toile Jaune, en 1971.
Augustin Lesage, né 1876 à Saint-Pierre-Lez-Auchel
(Pas-de-Calais), est issu d'une famille de mineurs : à 14 ans, après son
certificat d'étude, il descend à la mine. C'est en bas, dans un de ces périlleux
tunnels qu'en 1911 « il entend une
voix, une voix très nette dire ''un jour tu seras peintre'' ». De peur de
passer pour fou, il tait cet événement; néanmoins, quelques mois plus tard,
lorsqu'un ami évoque l'existence du spiritisme, Lesage s'y intéresse avec force
et s'y livre. Lors d'une séance, un message écrit par les esprits lui confirme
sa vocation d'artiste et, sous leur dictée, il exécute aux crayons de couleur
des dessins non figuratifs à la graphie spiralée. Redoublant d'exigence, les
esprits insufflent bientôt à Lesage de délaisser les crayons au profit de
l'huile. Le mineur s'exécute : sa première toile, très grande (3 m²) révèle un nouveau style
où la composition géométrique prédomine. Les peintures suivantes, d'une rigueur
et d'une régularité extrême, sont révélatrices d'une méthode spécifique :
Lesage procède par niveau, il peint lignes après lignes sa toile, appliquant
les touches d'une même couleur d'une seule fois sur la verticale traitée.
Progressivement, le mineur-peintre-médium acquiert une grande renommée si bien
qu'après la guerre, Jean Meyer, directeur de la Revue Spirite et fondateur de
la Maison Spirite et de l'institut métapsychique international lui offre sa
protection. D'abord réticent, Lesage, souffrant d'un emphysème peu compatible
avec le travail de la mine, finit par accepter. Ainsi, il s'installe avec femme
et enfants à Paris et se consacre pleinement à la peinture. Journalistes,
médecins, artistes, ethnologues se pressent pour voir le médium à l'œuvre :
Lesage, qui n'est entré qu'une fois dans un musée en 1899, devient le peintre
officiel du mouvement spirite, intéresse au plus haut point André Breton, les
surréalistes puis Dubuffet et est aujourd'hui un « classique » de
l'art brut. Son œuvre figure parmi les plus grandes collections d'art dont
celle, grâce à la donation Daniel Cordier, du Musée National d’Art Moderne
(Paris). Malgré le succès de sa créativité, Lesage ne vendra jamais une toile à
un prix excédant celui du matériel utilisé additionné au temps passé qu'il
calcule sur la base du salaire horaire du mineur. Il n'aura de cesse de répéter
: « C'est de l'art de l'au-delà, cela ne vient pas de moi ».